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La qualité de vie au travail dans les établissements de santé

5 minute(s) de lecture | Publié on 01/06/18 - Dernière mise à jour on 02/07/21

La qualité de vie au travail dans les établissements de santé

«Les conditions dans lesquelles les agents exercent leur travail et leur capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de celui-ci déterminent la perception de la qualité de vie au travail qui en résulte», ANI, juin 2013.

Agir sur la qualité de vie au travail (QVT), pour les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux, vise à concilier tout à la fois l’amélioration des conditions de travail pour les personnels, la performance globale des établissements de santé et la meilleure prise en charge des patients ou des résidents.

C'est également un des leviers majeurs pour agir sur la hausse constante des absences dans le domaine de la santé. Les études montrent clairement l'influence de la qualité de vie au travail sur les absences pour raisons de santé des agents de soins.

Ces actions doivent permettre l’accompagnement de l’ensemble des acteurs des établissements, tout en garantissant la sécurité et la qualité des soins délivrés aux patients et la santé des personnels.

Pour cela, il faut s’attacher à déterminer comment les agents de la fonction publique hospitalière perçoivent leur qualité de vie au travail et à identifier quels sont les facteurs de satisfaction ou d’insatisfaction des agents dans l’exercice de leurs métiers.

La sécurité de la situation de travail est, par exemple, un facteur déterminant lors de l'expression de la satisfaction du personnel de soin.

Entre 2015 et 2017, Sofaxis a mené une étude, sous la forme d’un questionnaire relatif aux conditions d’exercice de l’activité professionnelle, auprès de 9 100 agents employés dans 40 établissements de santé, sociaux et médico-sociaux sur la perception de leurs conditions de travail.

En voici les enseignements.

Les grands principes de la qualité de vie au travail dans les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux

En juin 2013, l’Accord National Interprofessionnel (ANI) sur l’égalité professionnelle et la qualité de vie au travail (QVT) a défini la notion de QVT comme « les conditions dans lesquelles les salariés exercent leur travail, et leur capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de celui-ci, [et qui] déterminent la perception de la qualité de vie au travail qui en résulte. »

L’un des déterminants de la qualité de vie au travail demeure dans la capacité à agir sur son travail, en plaçant celui-ci, son organisation et les transformations à venir au centre du dialogue entre les personnels et leur établissement.

Dans le contexte de mutations fortes que rencontre la fonction publique hospitalière, la mise en place d’espaces de discussion et d’actions relatives aux conditions d’exercice du métier, permet de redonner des marges de manœuvre qui favorisent :

Dans cette perspective, il est déterminant de mobiliser l’ensemble des professionnels sur le thème des conditions de travail et leur réalisation, dans le but de favoriser les débats et les échanges et de promouvoir l’engagement de tous vers une vision commune et le partage d’une culture de la qualité de vie au travail.

De même, l'influence des rapports sociaux dans la qualité de vie au travail a été démontré à de nombreuses reprises.

Ainsi, la qualité de vie au travail ne doit pas intervenir comme une norme supplémentaire à intégrer à l’existant, mais bien comme une dimension naturelle et indissociable du projet d’établissement.

De ce fait, la qualité de prise en charge du patient et la qualité de vie au travail apparaissent comme deux facettes consubstantielles d’un même ensemble, la première se nourrissant de la seconde.

Depuis 2014, la HAS a intégré la QVT dans son référentiel de certification (v2014). L’impulsion d’une dynamique de QVT fait l’objet d’une thématique spécifique évaluée dans ce cadre.

La boussole « qualité de vie au travail » de la haute autorité de santé (HAS) : un outil pour fixer le cap

La qualité de vie au travail constitue un élément central de la qualité des soins. A partir de ce postulat, la HAS et le réseau Anact-Aract ont entamé en 2013 une réflexion sur l’adaptation des «Démarches Qualité de Vie au Travail» au contexte des établissements de santé, puis impulsé en 2016 un dispositif d’accompagnement afin de valider des méthodologies pour agir en faveur de la QVT.

Issus de ces expérimentations, des outils ou méthodes sont mis à la disposition des établissements qui souhaitent à leur tour passer à l’action.

N'hésitez pas à consulter notre travail spécialement dédié aux démarches d'amélioration de la QVT dans le secteur public hospitalier.

La boussole Qualité de vie au travail est à ce titre proposée dans le cadre des démarches sur la QVT.

Organisée autour de six grands axes, celle-ci a pour objectif d’aider les acteurs à dresser l’inventaire des enjeux ou problèmes de qualité de vie au travail propres à leurs établissements en se positionnant sur chacun de ces axes.

Cette boussole sert à fixer le cap en adaptant la démarche à chaque situation, en visant la recherche de solutions pragmatiques et pertinentes, en évitant le «tout est dans tout» et sans fixer a priori des normes de bon fonctionnement.

Comment les agents hospitaliers percoivent-ils leur situation de travail ?

Le niveau de satisfaction globale des agents sur leur qualité de vie au travail se situe juste au-dessus de la moyenne et reflète donc un sentiment contrasté.

Les encadrants se disent plus satisfaits (5,4) que leurs collègues non encadrants, qui évaluent leur qualité de vie au travail globale à 5 sur 10.

L’auto-évaluation des conditions de travail diffère aussi selon le type d’établissement : les agents des établissements sociaux et médico-sociaux attribuent une note de qualité de vie au travail plus élevée que les agents exerçant en établissement de santé (5,8 contre 5,2).

La satisfaction moyenne exprimée par les agents masque cependant, des situations très différentes.

Ainsi, si près d’un agent sur deux (48 %) se situe dans la moyenne des notes (entre 4 et 6 sur 10), près d’un tiers des agents (31 %) se déclare globalement satisfait (note de 7 et plus), lorsqu’un peu moins d’un quart (21 %) dénoncent des conditions de travail insatisfaisantes (note inférieure à 4 sur 10).

Les exigences de travail et les exigences émotionnelles dans le domaine de la santé jouent de facto un rôle important dans la satisfaction exprimée par les agents à propos de leur situation professionnelle.

L’ensemble de ces éléments contribue à faire de la note de satisfaction globale une donnée-clé dont il faut suivre l’évolution au fur et à mesure de l’application des nombreux changements qui impactent ces secteurs de la santé, sociaux et médico-sociaux, et ce d’autant plus que près des deux tiers des agents (61 %) disent que leur niveau de satisfaction a baissé dans les six derniers mois précédent l’enquête.

La satisfaction globale des agents face aux conditions de travail reste peu élevée et tend à diminuer dans le temps.

Interrogés sur leur état d’esprit au moment où débute leur journée, les personnels se sentent avant tout découragés, stressés ou épuisés pour plus de 30 % d’entre eux, quand 26 % seulement se sentent motivés (enthousiastes 12 %, détendus 11 %).

Le ressenti des répondants sur leur satisfaction globale quant à leur qualité de vie au travail apparaît donc plutôt mitigé avec une part importante d’insatisfaction pesant dans la note globale.

Méthodologie : comment sont calculées les notes par question

À la création du questionnaire, pour les questions à choix unique, un barème est attribué pour chaque modalité de réponse.

D’un point de vue méthodologique et pour faciliter la lecture des notes, la modalité qui a le sens le plus positif a toujours un barème de 10/10 et celle qui a le sens le plus négatif un barème de 0/10. Sur ce principe, toutes les questions sont positives lorsqu’elles tendent vers 10 et négatives lorsqu’elles tendent vers 0. Une fois le barème mis en place, la note moyenne de toutes les réponses apportées à la question peut être calculée. Le calcul est identique quel que soit le nombre de modalités.

NB : si les agents interrogés n’ont pas répondu à la question, il s’agira d’une « non réponse », par conséquent
cette « non réponse » ne rentrera pas dans le calcul de la note puisqu’aucun barème ne lui aura été attribué.

Merci de votre intérêt pour le travail des experts Sham ! N'hésitez pas à consulter nos solutions pour les établissements publics de santé, en matière de risques du personnel.