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Protection des biens Accident de travail
Publié le 2 juillet 2021 Modifié le 12 juin 2023
Auteurs
  • VHMN – user icon
    David Fritsch
    Consultant risk management
Temps de lecture : 6 minutes

Sécurisation des équipements d’IRM

La prévention des accidents liés aux champs électromagnétiques des appareils d’IRM peut toujours être renforcée. Entre sensibilisation, vigilance et solutions techniques, les possibilités sont nombreuses. Un petit tour d’horizon pour savoir ce qu’il est possible de mettre en place à la lumière d’incidents récents.

IRM, qu’est ce que c’est ?

Aide précieuse pour la médecine, l’imagerie par résonance magnétique nucléaire est utilisée en routine depuis plus de vingt ans. Les appareils de plus en plus performants et en constante augmentation ne sont cependant pas dénués de risques. Technique d’imagerie non-irradiante, non invasive, elle reste cependant la seule qui ait entraîné des décès immédiats.

Sans entrer dans les détails et les aspects techniques de son fonctionnement, un appareil d’IRM génère des champs magnétiques pour fournir des images haute définition de toutes les parties du corps humain. Avantage par rapport à d’autres appareils d’imagerie, il n’émet aucun rayonnement pouvant nuire aux patients ou aux professionnels utilisateurs. Son inconvénient majeur : il s’agit un électro-aimant très puissant (même lorsqu’il est à l’arrêt) qui nécessite obligatoirement une parfaite maîtrise de l’environnement proche de l’installation.

Une seconde d’inattention : 12.000 € de dégâts

sécurisation des équipements d’IRM

Une histoire récente concernant une patiente âgée devant réaliser un examen d’IRM crânien. Accompagnée d’un jeune stagiaire, cette dame utilise un déambulateur pour se mobiliser. Son examen est prévu en fin de journée au service d’imagerie. Le stagiaire a été informé des consignes de sécurité à adopter et la patiente informée sur les modalités de réalisation de l’examen.

Pourtant, il n’aura fallu qu’une seconde d’inattention de la part du manipulateur, qui tournant le dos à la patiente et au stagiaire, ne s’est pas rendu compte que ceux-ci venaient d’ouvrir la porte de la salle d’examen pour aller installer la patiente. Tout s’est alors passé très vite. La dame prenant appui sur son déambulateur a vu celui-ci immédiatement attiré vers l’appareil. Devenant ainsi un objet dangereux puisque à ce moment, elle a perdu l’équilibre et en chutant s’est largement entaillée l’arcade sourcilière.

Un moindre mal pour cette patiente qui a malgré tout eu une grande frayeur et a dû se rendre aux urgences afin d’être recousue au lieu de faire son examen

Victime collatérale de cet accident : l’appareil d’IRM qui dans le choc a nécessité d’être arrêté et réparé. Les dégâts, estimés à un plus de 12.000€, ont nécessité de changer des pièces du capot de protection. Il a également fallu reporter un nombre important d’examens jusqu’à la réparation de l’appareil.

Autre cas, survenu également en dehors des horaires habituels d’examens programmés. Il concerne un patient admis en urgence, et ce jour-là, c’est une équipe de personnel entièrement composée d’intérimaires qui achemine le patient sur son fauteuil roulant jusqu’au service d’imagerie. Sur place, le technicien prend aussitôt connaissance du dossier et de la demande d’examen.

Lors de la consultation de ce dossier, l’un des intérimaires décide, pour gagner du temps, d’aller installer le patient sur la table d’examen, toujours en le poussant dans son fauteuil. Comme précédemment, une fois le fauteuil entré dans le champ de l’appareil, il a été attiré sans que personne n’ai eu le temps, ni la force de le retenir. Le patient, tombant du fauteuil, a eu la chance de ne subir aucun dommage corporel. On ne peut pas en dire autant de l’appareil qui est de ce fait rendu inutilisable et qui nécessite d’être réparé pour un coût là encore très important.

Analyse des causes et solutions

L’analyse de ces évènements nous apporte plusieurs pistes de réflexions.

La première porte sur les informations émises à l’attention de toutes les personnes étrangères au service d’imagerie. On s’aperçoit ici qu’elles sont loin d’être à elles seules suffisantes pour éviter la survenue d’un incident.

A part les spécialistes, peu de personnes connaissent parfaitement le mode de fonctionnement d’un IRM et les précautions de base à prendre avant de s’approcher de l’équipement.

Croyant faciliter les choses en approchant le fauteuil roulant de l’appareil, ou en aidant la patiente avec son déambulateur, le personnel ne pensait évidemment pas que ces équipements, contenant du métal, allaient irrémédiablement se retrouver attirés par l’appareil.

Aurait-on pu l’éviter ? Bien évidemment, une vigilance sans faille des techniciens de l’imagerie aurait permis de stopper à temps l’entrée dans la zone dangereuse.

Information et vigilance ne suffisent donc pas. L’une et l’autre pouvant être détournées. Il s’avère donc indispensable de mettre en place d’autres solutions pour renforcer la sécurité.

Des actions de prévention

Une signalétique adaptée, très présente et facilement compréhensible doit permettre de renforcer la sensibilisation sur les risques liés au champ magnétique de l’IRM.

Un détecteur de métaux, installé à l’entrée, fait immanquablement partie des dispositions à prendre pour éviter toute introduction malencontreuse d’objets métalliques (stéthoscopes, clés, monnaie, ciseaux, téléphones, …).

sécurisation des équipements d’IRM 1

Ce genre d’équipement fait déjà partie intégrante des actions de prévention installés dans les services d’imagerie par IRM mais il est encore loin d’être généralisé. A titre d’information, certains états américains ont rendu obligatoire l’installation de ces détecteurs comme on peut en trouver dans les aéroports.

Détecteur portable (appareil à main) ou véritable portique, les coûts sont variables en fonction des équipements. Mais il s’agit bien là de déjouer les manquements de l’information et de la vigilance. Plusieurs fournisseurs, plus ou moins spécialisés dans le secteur santé proposent ce type de dispositif.

Pour conclure

Pour faciliter le déplacement des patients, des fauteuils roulants, brancards, déambulateurs ou cannes sont proposés à la vente avec une fabrication complètement exempte de métal. Ils permettent ainsi de les utiliser sans risques dans les services d’imagerie IRM.

Vous disposez d’un IRM dans votre établissement, vous n’avez jamais connu d’accidents de ce genre ? Il est peut-être utile de vérifier que tous les moyens sont mis en place pour sécuriser votre équipement. Les accidents n’arrivent pas qu’aux autres.

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